1. Structure de la journée
2. Santé physique
3. Finances
4. Les contacts sociaux et les loisirs
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Nous considérons ces quatre piliers comme des supports de l'individu et des baromètres de l'autonomie et de la satisfaction. Moins ces piliers sont "intacts", plus le risque d'isolement, d'insatisfaction, de manque d'autonomie et de dépendance est grand. Nous considérons que l'ordre de construction des piliers décrit ci-dessous est optimal. Cependant, nous commençons toujours là où les clients ressentent de la motivation et souhaitent faire quelques pas en avant.

Le travail sur un pilier est divisé en trois séquences :

A) Initier
B) Approfondir
C) Terminer/évaluer

1. Pilier : Structure de jour

En règle générale, nous recevons des clients qui n'ont plus de structure de jour et qui doivent réapprendre à s'engager dans des structures régulières. Il s'agit d'une part de se tenir à des rendez-vous internes à l'institution, d'autre part de chercher à l'extérieur un travail ou une occupation à 40% au moins. Le processus de recherche d'un emploi approprié est souvent très éprouvant pour les clients, il soulève beaucoup de peurs, de questions et de doutes et il faut régulièrement des jours où ils peuvent se "déconnecter" de la thématique de la structure de jour. Pourtant, la structure de jour est d'une importance fondamentale. Avoir une tâche signifie aussi pouvoir discuter de cette tâche avec d'autres personnes et donc, par exemple, pouvoir participer à des discussions sur le travail, les chefs ennuyeux et les horaires de travail. Nous avons remarqué que ce petit bout de "normalité" - comme l'appellent nos clients - peut faire une grande différence en termes d'estime de soi et de sens des responsabilités. Il arrive aussi que des clients arrivent chez nous qui, pour diverses raisons, ne sont plus en mesure de s'intégrer dans un "emploi protégé" ou quelque chose de similaire. Ils passent à travers toutes les mailles du filet, se heurtent partout et ne peuvent s'insérer dans un système que de manière très limitée. La plupart d'entre eux sont déjà dans des cliniques et des institutions depuis de nombreuses années. Pour ces clients, notre travail consiste à développer avec eux leur "style de vie", à examiner quelles sont les structures de leur quotidien et surtout à faire tout notre possible pour que ces personnes puissent mener leur vie sans se mettre en danger ou blesser les autres.

Il ne nous est pas non plus possible de travailler selon un plan de soutien concret, mais nous devons constamment changer de voie avec les clients. L'objectif est aussi de pouvoir maintenir une qualité de vie telle que les clients se sentent bien au quotidien.

• Initialiser: Trouver une structure de jour d'au moins 40%. Si cette possibilité n'existe pas (par exemple en cas de maladie ou de troubles), définir le style de vie personnel en excluant le plus possible les risques pour soi-même et pour autrui.
• Approfondir: Respecter l'organisation de la journée, éventuellement réduire les absences et les retards. Ou s'entraîner au nouveau style de vie et consolider ce qui est nécessaire dans le déroulement de la journée.
• Conclure/évaluer : Évaluer le processus et l'évolution.

2ème pierre angulaire : Santé physique

Nous sommes convaincus que l'état physique a une très grande influence sur le vécu global d'une personne. Tant que les clients souffrent de douleurs chroniques non diagnostiquées, de réglages de médicaments non optimaux, de troubles du sommeil permanents ou d'autres problèmes similaires, il sera difficile de trouver un emploi ou de construire un cercle d'amis avec eux. A ce stade, la coopération et les échanges avec les médecins généralistes et/ou les psychiatres ou psychothérapeutes sont essentiels. Il s'agit de définir précisément le "statu quo", de différencier ce qui est modifiable et ce qui ne l'est pas et de s'entraîner à gérer les limitations qui ne sont plus modifiables - c'est-à-dire chroniques au sens médical du terme.

L'adaptation de l'alimentation fait également partie de cette phase. Il s'agit avant tout de s'entraîner à un mode d'alimentation qui soit à la fois adapté à la condition physique de chacun et au budget limité de nos clients.

• Initialiser : Evaluer l'état de santé. Des traitements (dentaires, gynécologiques ou autres) sont-ils prévus ? Obtenir des garanties de paiement si nécessaire, donner des conseils nutritionnels par rapport à la planification budgétaire.
• Approfondir : Aborder et terminer les traitements, suivre régulièrement l'alimentation, ajuster les médicaments, respecter le rythme de sommeil.
• Conclure/évaluer : évaluer le processus et l'évolution
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3ème pierre angulaire : Finances

La plupart de nos clients sont endettés à plus ou moins grande échelle, n'ont plus de vue d'ensemble sur leurs affaires administratives, ne savent pas comment faire un budget ou ont du mal à le respecter. Cela conduit à des rappels et des poursuites, à une augmentation de la dette et à une perte d'estime de soi, ce qui conduit souvent à un isolement de plus en plus grand. Nous conseillons nos clients et essayons de trouver la meilleure solution pour eux lorsqu'il s'agit de rembourser leurs dettes. L'assainissement de la dette n'est pas toujours possible, il s'agit parfois d'apprendre à vivre avec la dette. Une autre étape consiste à ne pas laisser se développer de nouvelles dettes et à apprendre à établir un budget et à vivre en fonction de celui-ci. Notre expérience montre que de nombreux clients sont soulagés lorsqu'ils disposent d'un budget clair sur lequel ils peuvent s'appuyer.

• Initialiser: Clarifier la situation financière. Si possible, commencer l'assainissement des dettes, s'entraîner aux procédures administratives, traiter les demandes de sursis, établir un plan budgétaire.
• Approfondir : Respecter le plan budgétaire, payer régulièrement les factures, poursuivre l'assainissement des dettes.
• Conclure/évaluer : Évaluer le processus et l'évolution
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4e pierre angulaire : contacts sociaux/loisirs

A ce stade, il s'agit d'entretenir le réseau social encore existant ou de s'en construire un nouveau. Beaucoup de nos clients évoluent depuis de nombreuses années dans différentes institutions. Ils participent à des projets lancés par des institutions. Cela a toujours un effet stabilisateur et pour beaucoup de clients, il est bon de pouvoir échanger avec des personnes partageant les mêmes idées. Plus tard, en fonction des ressources et de l'intérêt des clients, nous pensons qu'il est important de s'intégrer à nouveau en dehors des projets institutionnels. Rencontrer des personnes qui n'ont peut-être pas "l'expérience de la psychiatrie" et qui s'occupent de sujets très différents. Cela permet également de constater que toutes les personnes dans la rue ne reconnaissent pas que l'on vient d'un hôpital. Cela renforce l'estime de soi et donne l'impression de faire partie de la société, de participer aux événements sociaux et à la vie.

Les témoignages de clients nous ont inspiré à mettre davantage l'accent sur ce point. Par exemple, une cliente m'a dit avec surprise qu'elle suivait un cours de danse depuis deux mois et qu'elle avait déjà parlé à tout le monde sans jamais parler de maladie ou de problèmes. On l'avait aussi contactée parce qu'elle connaissait si bien certains pas de danse. Son étonnement de ne pas être perçue comme "malade", "bizarre" ou "dérangée" et sa joie de voir que des inconnus voulaient apprendre quelque chose d'elle ont été une expérience incroyablement belle pour nous. L'expérience décrite n'est donnée qu'à titre d'exemple et nous avons vécu de nombreuses situations de ce type.

• Initialiser : "Inventaire du réseau social", accompagner la prise de contact et éventuellement l'initier. Soutenir les discussions avec les membres de la famille. Rechercher des hobbies, des clubs ou des associations appropriés.
• Approfondir : Organiser activement les activités de loisirs, entretenir les contacts, maintenir la continuité.
• Conclure/évaluer : évaluer le processus et le développement
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Les différents piliers décrits s'imbriquent partiellement les uns dans les autres et se complètent, car nous percevons l'être humain comme un individu global et non pas divisé en "piliers, phases ou sections".

Dans notre travail, il s'agit de mettre l'accent sur certains domaines thématiques et de travailler, de s'entraîner et d'expérimenter de manière ciblée sur ces thèmes. Il arrive souvent qu'en travaillant sur une pierre angulaire, d'autres thèmes se résolvent. Ainsi, il arrive parfois que les clients semblent stagner dans leur développement ou leur travail sur les différents thèmes et que tout à coup, sans raison apparente, ils fassent un pas de géant.

Nous nous sommes demandé si nous devions limiter les phases dans le temps. En fin de compte, nous avons décidé de ne pas le faire. Avec une limitation dans le temps, nous ne pouvons plus offrir le haut niveau de travail individuel qui nous semble important et utile. Nous souhaitons nous engager là où les clients montrent de la motivation et peuvent et veulent aller de l'avant (dans le sens de de Shazer / l'approche orientée vers les solutions et de C. Rogers qui se réfère à "l'appréciation inconditionnelle" comme moteur). Nous savons par expérience que des pauses sont toujours nécessaires et que les clients peuvent aussi bloquer les progrès. Parfois, le changement d'un médicament suffit à ralentir l'ensemble du processus de travail et nous voulons tenir compte de ces facteurs.

Pour pouvoir réfléchir à l'évolution et clarifier d'éventuelles questions en suspens, nous maintenons un contact régulier (e-mail, téléphone) avec les organismes payeurs (si cela est souhaité). Sur demande expresse nous rédigeons volontiers un rapport semestriel et faisons référence à des questions particulières et à l'évolution du travail sur les différents piliers. Les organismes payeurs qui ne demandent pas de tels rapports semestriels ne reçoivent de notre part que le rapport de sortie, qui donne un aperçu de l'ensemble du parcours et des indications sur ce que nous considérons comme important pour l'avenir en ce qui concerne le client.

Une fois par an, nous organisons une réunion de bilan dans notre institution. Dans la mesure du possible, les organismes payeurs et les personnes de référence les plus importantes en dehors de l'institution doivent également y participer. Des réunions supplémentaires peuvent avoir lieu en cas de crise aiguë, lorsqu'il est nécessaire de trouver ensemble de nouveaux accords pour élaborer une nouvelle procédure et la stabiliser.

Phase de sortie

Tôt ou tard, la question de la sortie se pose pour beaucoup de nos clients et il s'agit de bien initier la phase de sortie.

La phase de sortie dure entre trois et neuf mois. Durant cette phase, il s'agit de mettre en place tout ce qui est nécessaire pour une sortie :

• Réorganiser son budget
• Rechercher un appartement
• S'inscrire et se désinscrire
• Organiser un déménagement
• Si nécessaire, intensifier la thérapie (si besoin)
• Prendre congé dans la colocation
• Ménage et remise des chambres
• Par exemple, organiser les abonnements de train
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Il est également important, dans cette phase, de thématiser encore une fois toutes les pierres angulaires, de faire le point sur la situation actuelle et de vérifier où ou s'il y a à nouveau besoin de clarifier et de régler des détails.

Nous informons le réseau externe, les médecins et/ou les psychiatres impliqués et une collaboration en réseau étroit devrait encore une fois avoir lieu afin que les clients aient les meilleures possibilités de départ possibles après leur sortie de chez nous.

Il arrive parfois que des clients soient convaincus qu'ils doivent maintenant aborder une sortie. Même si cela ne va pas toujours dans notre sens, nous essayons de leur offrir le meilleur soutien possible. Dans ce cas, il est également important que les clients sachent que le projet de sortie peut être arrêté à tout moment. Nous considérons qu'il est essentiel que nos clients fassent parfois un pas en avant, tant qu'il n'est pas agressif, afin qu'ils puissent se rendre compte eux-mêmes s'ils sont prêts ou non.

Si la résiliation et la sortie sont régulières, rien ne s'oppose à ce qu'ils réintègrent l'entreprise. Nous souhaitons, dans la mesure du possible, donner cette sécurité à nos clients.

Dans les situations où nous, en tant qu'institution, avons dû licencier des clients, nous pouvons en principe discuter d'une réadmission. En général, nous concluons des accords supplémentaires qui doivent être signés par le client. Les raisons d'une résiliation de la part de l'institution Phoenix sont par exemple:

• Consommation de drogues dures
• Mise en danger de soi-même
• Violence contre les colocataires, les éducateurs sociaux ou les locataires du quartier
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• L'automutilation (tout dépend ici de la recommandation du psychiatre traitant)
• Refus de coopérer sur une base minimale
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Nous ne nous limitons pas ici à ces 5 points. Il y a toujours de nouvelles créations de sabotage et nous nous réservons le droit de prononcer un licenciement pour d'autres raisons.

En cas de départ irrégulier, nous discutons de la procédure de sortie avec l'organisme payeur et informons éventuellement le psychiatre et le médecin de famille.

Réunions de groupe de vie

Sens des réunions de groupe de vie

La réunion de groupe de vie sert d'une part à aborder des questions de planification telles que:

• Plan de nettoyage
• Achats
• Compétences pour les travaux quotidiens

D'autre part, il s'agit aussi de pouvoir reconnaître à temps les conflits et de lancer éventuellement des entretiens de conciliation. Nous pouvons également soutenir les clients dans la gestion de la vie commune et les aider à reconnaître les dynamiques qui se produisent dans les groupes de vie et à intervenir à temps. Nos clients ont tous une histoire personnelle et, pour la plupart, des diagnostics différents qui peuvent avoir une influence sur leur vie quotidienne. Nous essayons d'intervenir lorsqu'il y a des difficultés à se comprendre, à être tolérant vis-à-vis de certains comportements, etc.

Intervalle

La séance de groupe de parole a lieu en général toutes les deux semaines.

Il est possible de déroger à la périodicité en cas de :

• Sous-occupation de la colocation, par exemple un seul client
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• Une colocation dans laquelle tout se passe bien et où les clients souhaitent réduire les séances. Dans ce cas, il est convenu d'un délai pour revoir l'autogestion choisie.
• Arrêt de travail du responsable du groupe de vie
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Durée des séances de groupe de travail

La séance de groupe de travail est obligatoire pour tous les clients. Elle dure au minimum 20 minutes. La durée d'une heure ne devrait pas être dépassée. Une séance de WG peut durer plus longtemps si :

• on a décidé de faire une soirée de jeu
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• Il est prévu de cuisiner et de manger ensemble
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• Le souhait d'aborder un thème de manière approfondie (planification de l'alimentation, budget, prise de contact, etc.
• Il y a une crise massive dont il faut discuter (il faut bien peser le pour et le contre). Parfois, même en cas de crise, il est préférable de faire une pause et de reprendre la discussion le lendemain)
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Les séances de groupe sont également un instrument permettant aux clients de faire part de leurs préoccupations et d'en discuter ensemble. De même, les clients ont la possibilité de discuter à l'avance, lors d'une séance de groupe, d'éventuels tranktands/thèmes pour une assemblée générale, afin de pouvoir présenter leur demande avec plus de sécurité lors de l'assemblée générale.

Assemblée générale

Sens et but de l'assemblée générale

L'assemblée générale doit en principe être un instrument que les clients peuvent utiliser pour déposer et discuter de leurs demandes. Il peut s'agir de demandes adressées aux éducateurs sociaux ou à d'autres clients de l'institution Phoenix.

Pour certains clients, discuter d'une demande lors d'une assemblée générale n'est pas une tâche facile. C'est l'occasion pour les clients d'apprendre à défendre leur propre opinion, à trouver des formulations appropriées, à argumenter en faveur d'une cause et à gérer les contre-arguments. L'assemblée générale est également un outil qui permet d'apprendre à accepter le rejet d'une demande. Nous sommes convaincus que les clients disposent généralement de ressources importantes et qu'il s'agit souvent simplement d'activer le bon canal et de leur offrir une plate-forme pour s'exprimer et contribuer au développement de manière appropriée. Un autre point central est que nous voulons motiver les clients à jouer un rôle dans leur vie quotidienne et dans leur logement et à se distancer progressivement de l'attitude "ceci ou cela me revient, apportez-le moi" et "je suis là, divertissez-moi".

Durée et fréquence de la réunion plénière

Une réunion plénière ne devrait pas durer moins de 20 minutes et plus d'une heure. Cela laisse suffisamment de temps pour discuter des problèmes. Après l'assemblée, il y a toujours du temps pour boire un verre et discuter si nécessaire, mais c'est facultatif.

L'assemblée générale a lieu tous les trois mois.